Amélie KLAHR répond aux questions de Françoise Champeaux et Estelle Lilliu concernant la gouvernance d’entreprise face au changement climatique.
L’actuel modèle dominant de « suprématie actionnariale » (dont l’unique objet est la création de valeur actionnariale) semble faire fi des limites planétaires (voir « La théorie du donut » « entre plancher social et plafond environnemental » de Kate Raworth).
L’urgence climatique impose un changement de gouvernance d’entreprise.
2 mai 2023
[Extrait]
Selon vous, quels sont les freins à la réelle prise en compte des enjeux sociétaux par les entreprises ?
Quelles sont les solutions pour lever ces freins ?
A. K. : Vaste sujet !
À mon sens, l’un des freins peut tenir au fait que le « modèle [de société] actuellement dominant est celui de la “suprématie actionnariale” qui fait injonction aux entreprises d’avoir pour unique objet la création de valeur actionnariale », comme le souligne très clairement un confrère dans un rapport remis à l’OIT (C. Clerc, rapport pour l’OIT, « Structure et diversité des modèles actuels de gouvernement d’entreprise », 13 oct. 2020, p. 2).
Dans ce contexte, les enjeux sociaux et environnementaux ne pèsent pas lourd dans la balance lorsqu’il s’agit de faire des choix stratégiques pour l’entreprise. Ces enjeux peuvent parfois devenir de simples axes de communication...
Dans ces conditions, l’une des pistes pourrait consister en une modification de la structure de la gouvernance d’entreprise, afin que soient réellement pris en considération les intérêts des travailleurs et la protection de l’environnement dans les processus décisionnels des sociétés. [...]
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